Fille ou garçon : que révèle la position du ventre ?

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Un simple coup d’œil sur un ventre arrondi, et voilà l’oracle du marché qui tranche : « C’est un garçon, il n’y a pas à hésiter ! » Nul besoin d’échographie, encore moins de génétique. Quelques silhouettes croisées entre deux cagettes de tomates, et le sexe du bébé serait déjà gravé dans la chair.

Depuis la nuit des temps, la forme du ventre sert de boussole à ceux qui prétendent deviner le secret le mieux gardé de la grossesse. Fable coriace ou vérité cachée sous la peau ? Au-delà des regards appuyés et des jugements à la volée, la question demeure : la silhouette de la future mère a-t-elle vraiment le pouvoir de révéler si elle porte une fille ou un garçon ?

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Ce que dit la science sur la détermination du sexe du bébé

La détermination du sexe du bébé démarre dès la toute première seconde : celle de la fécondation. L’ovule de la mère, toujours porteur d’un chromosome X, rencontre un spermatozoïde du père, qui lui, apporte un chromosome X pour une fille, ou un chromosome Y pour un garçon. La génétique décide, sans jamais demander son avis à la forme du ventre.

Pour les futurs parents qui brûlent d’impatience, la médecine sort l’artillerie lourde – et fiable :

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  • Échographie du deuxième trimestre : autour de la 22e semaine, l’examen détaille les organes génitaux externes et dévoile le sexe avec un taux de certitude élevé.
  • Dépistage prénatal non invasif : une simple prise de sang chez la mère permet, en analysant l’ADN fœtal, de rechercher la présence d’un chromosome Y.
  • Amniocentèse : réservée à des situations spécifiques, cette technique invasive donne une certitude chromosomique, mais n’est pratiquée qu’en cas de nécessité médicale.

Le professeur Wilfried Gyselaers est catégorique : la forme ou la hauteur du ventre ne dit absolument rien du sexe du futur bébé. Diane Winaver, experte en diagnostic prénatal, le confirme : la silhouette abdominale dépend surtout de la tonicité des muscles, de la façon dont le bébé se love dans l’utérus, ou encore du nombre de maternités déjà vécues.

Même les situations d’intersexualité ou d’anomalies chromosomiques ne font que renforcer la règle : seul un examen médical lève le voile sur le sexe du bébé. La science, loin des légendes, met un point final à la vieille histoire du ventre pointu pour garçon, du ventre arrondi pour fille.

La position du ventre : simple légende ou indice révélateur ?

Le ventre de la femme enceinte fascine, intrigue, suscite mille et une prophéties. D’un côté, le clan du « ventre pointu » qui annonce un garçon ; de l’autre, les partisans du « ventre rond » pour une fille. Ces croyances populaires se transmettent d’une génération à l’autre, sans jamais faiblir, même si la littérature médicale n’en cautionne aucune.

Le professeur Wilfried Gyselaers le martèle : la morphologie abdominale dépend de critères anatomiques et physiologiques. Les muscles abdominaux, la position du bébé, le gabarit maternel, l’expérience des grossesses précédentes… tous ces éléments sculptent le ventre, bien plus que le moindre chromosome.

Certains brandissent la méthode Ramzi – du nom du Dr Saam Ramzi –, censée prédire le sexe selon la position du placenta à la première échographie. Mais aucune étude indépendante n’a validé cette méthode. Diane Winaver, toujours, rappelle que l’approche ne repose sur aucun fondement solide.

  • Forme du ventre : affaire de muscles et de position fœtale.
  • Méthode Ramzi : pas de preuve scientifique.
  • Croyances populaires : persistantes, mais sans appui sérieux.

Quant à la fameuse ligne brune qui trace parfois un sillon vertical sur la peau, elle n’a rien d’un indice. Il ne s’agit que d’un phénomène pigmentaire, imprévisible d’une femme à l’autre, et sans aucune incidence sur le sexe du futur enfant.

Pourquoi le ventre change-t-il d’apparence pendant la grossesse ?

Le ventre d’une femme enceinte ne se métamorphose pas par caprice. Sa transformation obéit à des lois physiologiques précises. Dès les premières semaines, l’utérus prend de l’ampleur, bouscule les organes voisins, et pousse le ventre à s’arrondir.

Mais la forme du ventre se joue à plusieurs niveaux :

  • Tonicité des muscles abdominaux : des muscles fermes dessinent un ventre haut et compact. Après plusieurs grossesses, le relâchement favorise une silhouette qui s’affaisse.
  • Position du bébé : un fœtus posé à l’avant accentue la proéminence, quand une posture plus reculée creuse la courbe.
  • Nombre de grossesses antérieures : chaque grossesse étire la paroi abdominale, modifiant peu à peu la forme du ventre pour les suivantes.
  • Physique de la future maman : taille, bassin, élasticité de la peau… autant de paramètres qui influencent la silhouette.

Quant à la position du placenta, son impact sur la courbe extérieure reste minime. Ce qui se lit à la surface du ventre n’est que le reflet d’une interaction complexe entre la croissance du bébé, la forme du bassin et l’histoire corporelle de la mère.

grossesse ventre

Peut-on vraiment deviner le sexe de bébé en observant son ventre ?

La forme du ventre occupe toujours le devant de la scène – au marché, à table, sur les forums. Pointu, rond, haut ou bas : chacun y va de son pronostic. Mais la science ne vacille pas : aucune preuve solide ne relie la morphologie du ventre au sexe du bébé.

Et les croyances populaires ne s’arrêtent pas à la simple silhouette. Elles s’invitent dans toute une série de tests maison :

  • Test du pendule : on fait osciller un objet au-dessus du ventre, on interprète le sens du balancement.
  • Test du mouchoir ou du bicarbonate de soude : on mélange un peu d’urine dans une solution, les réactions sont censées révéler le sexe.
  • Calendrier lunaire chinois : on croise l’âge de la mère et le mois de conception, pour tenter une prédiction.
  • Rythme cardiaque fœtal : on prête à un rythme supérieur à 140 battements/minute l’annonce d’une fille.

La ligne brune (linea nigra), la texture de la peau, la localisation de l’acné, les envies alimentaires : autant de signes, brandis comme des totems, mais qui relèvent bien plus du folklore que de l’expérimentation rigoureuse.

Seules les méthodes médicales tiennent la route : échographie du deuxième trimestre, dépistage prénatal non invasif, amniocentèse. C’est sur ce terrain que les médecins – Wilfried Gyselaers, Roger Bessis et consorts – s’accordent : la forme du ventre n’a jamais permis de deviner le sexe de l’enfant. Les mythes ont la vie dure, mais la biologie, elle, ne se laisse pas impressionner par les légendes de marché.

Demain, sur le marché ou à la machine à café, les paris continueront. Mais sous la peau, seule la loterie des chromosomes décide vraiment du secret.