Qu’est-ce qu’une colite inflammatoire ?

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Qu’ est-ce qu’une proctite chronique ?

C’ est une inflammation de la muqueuse du rectum (« rectite » se décompose en « rectal » pour le rectum, et « —ite » pour l’inflammation). On peut aussi dire proctite

Cette maladie inflammatoire limitée au rectum a souvent été considérée comme une entité autonome et sans étiologie évidente. C’est pourquoi certains dénotent la rectite idiopathique. En fait, il est considéré aujourd’hui qu’il s’agit d’une forme de colite ulcéreuse limitée au rectum.

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Cette forme est individualisée à partir de formes plus étendues de colite ulcéreuse car elle pose des problèmes diagnostiques spécifiques et son évolution est particulière.

Comment se manifeste-t-il ?

Cette inflammation a un impact limité et les formes sévères sont exceptionnelles car les lésions inflammatoires de la muqueuse sont limitées au rectum. Le rectum est la dernière partie du côlon (voir figures 1 et 2), il ne mesure qu’une quinzaine de centimètres (à rapporter sur une longueur de 100 à 150 cm de l’ensemble du deux-points). Les symptômes sont des besoins fréquents pour aller aux selles, les faux besoins, les évacuations de mucus (mucus) et de sang, il y a rarement de la douleur. Les selles sont généralement de consistance normale, donc il n’y a pas de vraie diarrhée. Ces symptômes peuvent être confondus avec ceux de la maladie hémorroïdaire.

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Figure 1 : Représentation du côlon

Figure 2 : La maladie reste limitée au rectum Comment fait-on le diagnostic ?

Le diagnostic de la proctite est facile. Il se fait par un examen sans anesthésie ni préparation qui consiste à introduire à travers l’anus un tube rigide dans le rectum (appelé rectoscope). Un coloscope (tube souple) peut également être utilisé.

Nous voyons ensuite une muqueuse inflammatoire : rouge, recouverte de mucus. Cette membrane muqueuse est fragile, elle « pleure » le sang. Il y a rarement des ulcères. La limite supérieure de l’attaque est visible, car la maladie ne monte pas plus haut que le rectum.

Ainsi, une origine hémorroïdaire est facilement éliminé.

À ce stade, un examen est effectué afin de :

  • Pour éliminer d’autres causes de proctite : infection sexuellement transmissible (gonocoque, chlamydia, herpès), plus rarement parasitose (amibiase, bilharziose). Cela est dû aux biopsies bactériologiques et aux échantillons effectués pendant la rectoscopie. Les biopsies peuvent montrer un aspect microscopique vers le diagnostic de proctite idiopathique.
  • Éliminer la maladie de Crohn en recherchant d’autres endroits inflammatoires dans le tube digestif par coloscopie, endoscopie esogastroduodénal ou EnterMRI.
  • Pour les maladies qui vont jusqu’au rectum supérieur (pas toujours facile à visualiser pendant la coloscopie aidera à définir avec certitude la limite supérieure de l’inflammation.

Est-ce une maladie grave ?

Il ne s’agit pas d’une maladie grave, mais d’une maladie chronique qui évolue à la suite d’éclosions. Ces flambées peuvent être fréquentes ou difficiles à traiter et causer un inconfort important dans la vie quotidienne.

Y a-t-il un risque de cancer ?

Contrairement à la colite ulcéreuse, qui, dans ses formes étendues, expose au cancer du côlon, la proctite n’augmente pas ce risque par rapport à celui de la population générale.

Est-ce une maladie commune ?

Les proctites idiopathiques concernent environ 1/100 000 personnes en France. L’âge moyen d’apparition est de 34 ans comme pour la colite ulcéreuse.

De quoi ça vient ?

L’ origine de la recto-colite ulcéreuse hémorragique n’est pas connue, ni dans ses formes limitées au rectum. Divers facteurs sont discutés : prédisposition génétique, facteurs immunologiques et environnementaux.

Quelle est l’évolution ?

L’ évolution redoutée est l’extension de l’inflammation à l’ensemble du côlon entraînant une colite ulcéreuse étendue. C’est un développement qui est plus fréquent en cas d’apparition avant l’âge de 20 ans. On estime que ce risque d’extension au reste du côlon est modéré si la maladie est restée limitée au rectum pendant la deux premières années de développement, mais il reste possible dans 40 -50% des patients dans les 10-15 ans après l’apparition de la maldie.

C’ est une maladie qui évolue par des rechutes. Il est exceptionnel de ne faire qu’une seule poussée rectite. Il est classique de dire que la fréquence des rechutes diminue au fil du temps, et des extinctions complètes de la maladie peuvent être observées après 10 ans bien sûr

La particularité de la proctite est l’existence de formes évoluant sans rémission clinique chez un peu plus de 10% des patients.

Comment la proctite chronique est-elle traitée ?

Le traitement d’attaque de poussée et le traitement d’entretien se distingue chez les patients qui rechutent fréquemment.

Le traitement de première intention est local : suppositoire de dérivés salicylés. Les formes plus grandes peuvent être traitées avec des lavements (dérivés salicylés ou corticoïdes), parfois associés à un traitement oral (dérivés salicylés) si les symptômes sont graves ou s’il est difficile d’obtenir une rémission avec un traitement local simple. Ces traitements n’ont pratiquement aucun impact général et peuvent être prolongés, par exemple si la rémission est longue à atteindre ou si les rechutes sont fréquentes.

En cas de résistance à ces traitements de première intention, il peut être nécessaire d’utiliser des corticostéroïdes oraux ou des médicaments immunosuppresseurs ou immunomodulateurs.

Il est exceptionnel qu’une intervention chirurgicale (ablation du côlon) soit nécessaire pour contrôler cette maladie.

Il est très important de vérifier la guérison complète de la muqueuse avant d’arrêter le traitement d’une poussée, même si tous les symptômes ont disparu. En effet, le risque de rechute précoce est plus élevé si la guérison complète de la muqueuse n’a pas été réalisée.

Est-il nécessaire de suivre un régime ?

Aucun régime n’a prouvé son efficacité dans la prévention des rechutes.

Peut-on mener une activité physique normale ?

Aucune activité physique n’est interdite chez les patients atteints de proctite.

En savoir plus

Association pour les patients atteints d’inflammation digestive maladies (association Aupetit) : www.afa.asso.fr

Dr François Pigot (Talence), juin 2013.

Mise à jour janvier 2019, portail Dr Alix (Paris)

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