Familles nombreuses : quel pays a le plus d’enfants par famille ?

En 2024, le Niger affiche un taux de fécondité moyen de 6,7 enfants par femme, un chiffre inégalé dans le monde. Certains foyers du pays atteignent ou dépassent la dizaine d’enfants, alors qu’en Europe occidentale, la moyenne oscille autour de 1,5.La famille la plus nombreuse jamais recensée, celle de Feodor Vassilyev en Russie au XVIIIe siècle, comptait 69 enfants issus de deux mariages. Ces records persistent dans les archives, tandis que les tendances actuelles varient fortement selon les régions et les politiques nationales de natalité.
Plan de l'article
Panorama mondial : où les familles sont-elles les plus nombreuses ?
Les statistiques dressent un tableau contrasté de la famille à l’échelle européenne : la taille des foyers fluctue d’un pays à l’autre et les différences frappent d’emblée. En 2024, seulement un quart des ménages européens vivent avec enfant, pendant que les trois quarts évoluent sans descendance à la maison. La Slovaquie tire son épingle du jeu puisqu’un tiers de ses familles compte au moins un enfant. Juste derrière, l’Irlande et Chypre dépassent les moyennes continentales. Par contraste, la Finlande, la Lituanie ou l’Allemagne figurent parmi les pays où les foyers avec enfants sont les moins nombreux.
A lire aussi : Comment obtenir un acte de notoriété succession et pourquoi est-il essentiel ?
Pour mieux saisir la réalité, voici quelques situations marquantes en Europe :
- France : 21 % des familles ayant des enfants de moins de 25 ans forment des familles nombreuses au sens de l’Insee, c’est-à-dire comptant au moins trois enfants. Cela représentait 1,7 million de familles en 2020.
- Aux Pays-Bas, la structure la plus répandue reste la famille avec deux enfants, alors que, dans l’ensemble de l’Union européenne, le foyer avec un seul enfant domine. Près de la moitié (49,8 %) des ménages européens avec enfants se limitent d’ailleurs à un enfant unique.
On observe aussi une tendance de fond : les familles nombreuses reculent sur tout le continent, y compris dans les pays où elles étaient ancrées. En Suède, trois enfants ou plus sont encore présents dans près d’un foyer sur cinq, pendant qu’au Portugal ou en Bulgarie, cette configuration ne concerne que 6 % des familles. Les écarts se creusent, les modes de vie évoluent.
A lire aussi : Pourquoi et comment acheter un bateau d’occasion ?
En France, la distribution géographique des familles nombreuses est très nette. Le Nord, l’Ouest et les territoires d’outre-mer concentrent la plus forte présence de ces foyers. Chez les ouvriers du Nord-Pas-de-Calais, 18,4 % des ménages élèvent au moins trois enfants, dépassant largement la moyenne nationale. D’ailleurs, chaque relevé chiffré souligne le poids du revenu, du contexte social et du parcours des familles dans l’évolution des naissances.
Quels pays détiennent le record d’enfants par famille ?
Si l’on ne regarde que l’Europe, la France sort du rang. Près d’un foyer avec enfants sur cinq compte au moins trois enfants. On parle de 1,7 million de familles concernées, et d’un enfant sur trois qui grandit avec plusieurs frères et sœurs. Cette réalité s’ancre surtout dans les régions du Nord, de l’Ouest et d’outre-mer, où le modèle perdure malgré sa lente érosion.
L’Irlande affiche 20,6 % de familles nombreuses, talonnée par la Suède et la Finlande. A l’autre bout du spectre, le Portugal, la Bulgarie et l’Italie n’en comptent même pas une sur dix. Les raisons s’entremêlent : du poids de l’histoire aux choix politiques, en passant par la structure économique et l’influence des modèles familiaux locaux. Chaque pays invente sa propre trajectoire.
Petit zoom sur quelques chiffres significatifs :
- En France, 13,7 % des familles avec enfants en ont trois, tandis que seulement 4,5 % dépassent ce seuil et élèvent quatre enfants ou plus.
- Les familles monoparentales pèsent aujourd’hui 13 % dans l’ensemble, et les familles recomposées représentent une famille sur six.
Dans les milieux populaires, les grandes fratries restent typiques. Dans le Nord-Pas-de-Calais par exemple, 18,4 % des familles ouvrières élèvent trois enfants ou plus, contre 13,5 % en moyenne nationale. Les lignes de fracture régionale et sociale, ancrées depuis des décennies, trouvent là une illustration criante.
La famille la plus nombreuse du monde : histoire et chiffres étonnants
Ailleurs dans le monde, le concept de famille nombreuse prend une dimension extrême. En Inde, la famille de Ziona Chana fédère pas moins de 167 membres : 39 épouses, 94 enfants et 33 petits-enfants. Le quotidien y est une mécanique collective, réglée jusqu’au moindre détail. Difficile d’imaginer ce que cela signifie concrètement : partage, logistique, organisation, tout relève du défi permanent.
L’histoire conserve aussi des cas hors du commun. Au XVIIIe siècle, Valentina Vassilyeva, épouse de Feodor Vassilyev, a donné naissance à 69 enfants. Au programme : seize accouchements de jumeaux, sept de triplés, quatre de quadruplés. Cette trajectoire chaude la statistique, mais elle demeure inscrite au patrimoine démographique mondial.
En Afrique, l’Ouganda présente avec Musa Hasahya Kesera un record singulier : 102 enfants issus de douze mariages, et plus de 500 petits-enfants. Ces dynasties interrogent sur la capacité d’accompagnement, sur le partage de la vie de famille à une telle échelle.
En Europe, ces situations sont rarissimes, mais subsistent : en Espagne, la famille de Rosa compte 18 enfants. Près de Bordeaux, Karine et Patrice en élèvent 13, tout en étant déjà grands-parents à six reprises. En Géorgie, un couple avec 21 enfants vise la centaine. Des parcours atypiques qui invitent à réfléchir : quel sens donner aujourd’hui à une famille aussi large ?
Pour aller plus loin : articles et ressources sur les familles nombreuses
Les familles nombreuses, sujet intarissable des chercheurs et des débats publics, font l’objet d’études approfondies chaque année. Démographes, sociologues et institutions analysent la structure des foyers, la fécondité, la répartition des familles avec plusieurs enfants selon les zones, pour mieux saisir ce phénomène mouvant. Des spécialistes comme Pascale Breuil ou Arnaud Régnier-Loilier livrent régulièrement des analyses fouillées pour éclairer la société sur ces trajectoires singulières.
Les réseaux associatifs s’impliquent eux aussi. Des organismes comme l’Union nationale des associations familiales et la Confédération nationale des associations familiales catholiques apportent un accompagnement précieux, défendent les droits de ces foyers, sensibilisent aux questions concrètes : logement adapté, articulation entre les temps de vie, accompagnement financier.
Voici un aperçu de ressources pour approfondir ce vaste sujet :
- Études Insee sur le portrait des familles nombreuses et les profils qui en émergent.
- Réseaux associatifs spécialisés dans l’accompagnement, l’information et la défense des familles aux besoins élargis.
- Analyses européennes menées par des instituts de statistiques, mettant en lumière les situations nationales en perspective.
D’autres recherches, comme celles de Nathalie Blanpain sur la mobilité des enfants issus de grandes fratries ou de Laure Mondet, contribuent à cerner la diversité des parcours et les défis rencontrés. Les expérimentations des acteurs du transport, qui imaginent des tarifs adaptés, témoignent aussi des ajustements constants. La famille nombreuse, loin de s’effacer, continue d’agiter la réflexion collective et d’interroger le rapport à la transmission, à l’équilibre ou à la solidarité. Reste à découvrir jusqu’où iront les prochaines générations XXL…